Vinokourov, avec le chrono du jour, peut reprendre la tête de l’épreuve. Yakovlev son équipier kazakh, lui aussi, vainqueur hier.
(…) A deux jours de l’arrivée et sur un parcours aussi long, le scénario d’une échappée matinale était prévisible. Restait à trouver des acteurs courageux pour sortir du peloton par cette chaleur. Zberg (Gerolsteiner), Schnider (Phonak), Derganc (Domina Vacanze Elitron), Belli (Lampre), Yakovlev (Telekom) et Leblacher (Crédit Agricole), partis au 70km, furent ceux-là. Avec chacun un homme à l’avant, Francesco Casagrande, le maillot jaune, et Alexandre Vinokourov, deuxième du général, n’avaient pas de souci à se faire. Avec six minutes d’avance au maximum, les six coureurs allaient occuper le terrain toute la journée, jusqu’à ce que Serguei Yakovlev ne profite du profil accidenté du final.
Leblacher, 340 km devant
Après avoir répondu à une attaque de Schnider, le Kazakh s’envolait à quinze kilomètres du but pour filer seul vers Oberstaufen. Ami d’Alexandre Vinokourov -« nous habitons à quinze kilomètres l’un de l’autre au Kazakstan », expliquait- il, Yakovlev, vingt-sept ans, a débuté comme son aîné à l’EC Saint Etienne-Loire, avant de rejoindre son ami chez Telekom l’année dernière, après un passage dans le Team Besson Chaussures et une saison chez les Italiens de Cantina Tollo en 2001. Sa victoire hier constitue sa septième chez les pros, mais c’est la plus importante.
Quant au Français Eric Leblacher, cinquième de l’étape, il participait hier à sa troisième échappée sur le Tour de Suisse. « Sur le final, je ne pouvais plus relayer, sinon, je savais que j’allais exploser dans la dernière bosse, expliquait le coureur du Crédit Agricole qui a intégré cette saison l’équipe première après une année dans le GS3.Alors, j’ai joué sur le fait que O’Grady était échappé derrière. En comptant aujourd’hui, ça me fait un total de 340 kilomètres d’échappée. C’est ce que je veux faire chez les pros. Courir à la Durand. » (…)
Barbara Rumpus
L’Equipe (2003-06-23)