(…)Pour le reste, Robbie Mc Ewen n’a pas manqué l’occasion offerte aux sprinters, avant que la course ne prenne déjà de la hauteur, tout à l’heure, dans le Jura suisse, «C’était aujourd’hui ou jamais», résuma d’ailleurs l’Australien de l’équipe Lotto-Domo. Ses équipiers s’étaient donc attachés à la perte de l’échappée du jour, obligée de capituler à un kilomètre et demi de l’arrivée. Dommage pour le jeune Français Eric Leblacher, car le Seine-et-Marnais de l’équipe Crédit Agricole, membre de cette échappée de sept coureurs lancée dès le 40ème kilomètre, avait passé l’après-midi en très bonne compagnie, avec notamment Bettini, Garzelli ou Elmiger. «J’avais déjà été échappé avec Bettini l’an dernier sur le Tour de Suisse, se souvenait-il, mais je n’avais pas reconnu Garzelli, j’ai lu son nom sur le cadre… »
Au seuil des quarante derniers kilomètres, Denis Roux, qui dirige ici la seule équipe française engagée et misait encore sur ses sprinters (Julian Dean. Damien Nazon, Sébastien Hinaut), lui conseilla de ne plus collaborer. Le petit Français se plia à cette consigne, de bonne grâce «Il faut être lucide, avec tous les champions qu’il y avait là-dedans, si j’avais fait toute ma part de travail, je risquais de sauter sur la fin. Chez les pros, on court pour gagner, pas pour faire sept… D’ailleurs, personne ne m’a fait de reproche.» À 26 ans, pour sa troisième saison pro (débuts avec le Crédit Agricole espoirs en 2002), il ne désespère pas de découvrir le Tour cette année. « Dans l’équipe, on sait tous qu’on fera un Tour en juillet, le problème est de savoir si c’est le Tour de France ou le Tour du Doubs ©, plaisantait-il. Mais pour la 9e place, on nous a dit qu’on ferait confiance à la jeunesse… »
L’Equipe (2004-06-14)