FINISHER du 100km des étangs de Sologne en 8h’47’37s ce qui me classe en 7e position.
Épreuve disputée avec une météo lourde, 27° dès midi.
Je n’avais qu’un seul objectif: franchir la ligne d’arrivée et je crois que j’ai pas trop mal réussi mon coup pour une première et m’étant décidé à le faire il y a 2 semaines.
Ce soir, je suis devenu un 100 bornard !
Rêve de gosse réalisé… mais qui en appelle toujours d’autres.
Compte rendu:
Arrivée sur site vendredi en fin d’après-midi. Je dormirai ce soir dans le gymnase municipal mis à disposition par l’organisation. J’y retrouve une quarantaine de participants qui ont choisi eu aussi…ce mode couchage ! Gonflage du matelas pneumatique, repos, quelques étirements, pasta Party ( je ne mange que des pâtes sans sauce bolognaise et sans crudités ni salade de fruits. Par contre, je prends un morceau de gâteau sports Fenioux que j’ai emmené dans mon sac) et il est déjà l’heure de se coucher. Il est 21h, il n’y a quasi plus un bruit dans la salle, tout le monde e st couché. La tension est palpable, la crainte visible sur tous les regards.
C’est mon premier 100km à pieds, je me suis décidé à le faire il y a deux semaines. Je n’ai donc pas fait de prépa spécifique 100km mais qu’importe: je suis venu pour être un 100 bornard… La stratégie est de prendre un rythme permettant d’aller au bout sans casser . C’est vraiment ça mon but premier.
Levée pour 4h30 soit 2 heures avant le départ. Au petit déj, je choisis de manger 2/3 de mon gateau sports Fenioux et j’y adjoints pain et confiture.
Je prépare les petits sacs perso que j’ai prévu de disposer sur 4 points de ravitaillements: km 25,45,65 et 85. Un coup d’oeil sur la liste des engagés pour constater que je suis le deuxième plus jeune sur l’épreuve: le 100km est une distance qui fait peur ?…
Je prépare mes chaussures de courses, les KIPRUN COMP Kalenji et choisis de porter des lunettes de soleil, celle nouvellement reçu par mon partenaire ORAO by DECATHLON.
Il est 6h30, coup de sifflet…C’est parti.
Dès le départ, j’entame la discusion avec un coureur qui visiblement me connait. Il a un rythme qui est celui que j’ai choisi moi aussi d’adpter soit 4’45 au kil. Nous discutons de tout, de rien ,du boulot, des enfants, de la course aussi. ceci n’est pas innocent, cela va permettre de ne pas psychoter et d’avaler plus facilement la première heure de course. Sébastien(c’est son prénom) est rejoint par son accompagnateur à vélo. Un monsieur qui possède une expérience sur la distance et qui distille quelques conseils auxquels je prête attention de manière furtive. Moi, je ne voulais pas d’accompagnateur à vélo pour une première.
km 20: nous décidons d’un arret pipi. Je repars un peu avant lui et prends mon rythme seul.
km 25: au ravito, je récupère ma musette perso où j’ai glissé 2 tubes et un Balisto. Je met un des 2 tubes dans mon short et mange le reste.
Il me rejoint au ravito du km 35 où je prends le temps de boire et manger une 1/2 banane.
Passage au km 42,195. Les sensations sont bonnes le geste est propre, je suis régulier. Nous entamons une série de montée-descente qui usent l’organisme d’autant que le thermomètre affiche 26°.
Ravito du km 45, je prends ma 2e musette avec cette fois un bidon. Au détour d’un virage, je reçois les encouragements « Allez Éric ». Sympa
km 50: mi course passage en 3 heures 57
km 55, la fatigue commence à s’installer. Je suis toujours plus ou moins avec celui avec qui je parti sur les 1er km(Sébastien). Le parcours nous fait emprunter de petites routes qui nécessitent de relancer.
km60: un camion de pompiers est en travers de la route. A l’intérieur, il y a le coureur qui était en tête jusque là et qui s’est écroulé de fatigue à cet instant. Il abandonne.
km 65: le ravito est tout proche, je fais le choix de m’y attarder un peu plus car j’ai disposé dans ma musette (déposé à ce poste) de la pommade apaisante pour les pieds. Je m’arrête, m’assoie quelques instant et met de la pommade ce qui me fait un bien fou. Un athlète me passe.
Cette fois, je sens que l’organisme commence à décliner, il faut lever le pieds. Je ne suis pas heurté mécaniquement, ma foulée reste propre et c’est ça le + important. Mais je sens bien que je n’arriverai peut être pas à conserver le rythme jusqu’au bout donc je ralentis et je marche même quelques instants.
km70, au détour d’un virage un nouveau ravito. Je prends une bouteille d’eau tandis qu’un poste CD installé sur la table crache du DALIDA à tue tête. Les bénévoles me crient: Allez Courage ! Pas de soucis, je suis déterminé.
km72, je reprends Sébastien et un autre qui a un coup de moins bien tandis qu’un autre athlète me passe.
km74: Je conserve mon rythme, je laisse filer un peu mes adversaires jusqu’à ce que j’en reprenne un en pleure comme un gosse, pétri de crampes. Son accompagnateur parait désemparé.
Mon rythme est désormais autour de 6’/kil et je cherche à ne pas accélérer. Trop peur de ne pas arriver au bout, la mécanique est sur un fil à cet instant: entre douleurs, fatigue, mental,doutes et envie.
km 80: le ravito est en vue, j’interpelle au loin une des bénévoles: » est ce que je peux emprunter votre téléphone, juste pour appeler ma femme et lui dire que je suis toujours en piste ? ». » Bien sur » me dit-elle. Vite fait, je rassure ma femme, la conversation dure à peine 25secondes. Mais en fait, elle me permet de reprendre des forces mentales.
km 90: des grandes lignes droites se dressent. Déjà 7h48 de course. Le ryhme reste le même, la foulée reste propre et c’est hyper important. je sens que ça va le faire.
km 96: je rejoins un coureur, le pauvre n’arrive même plus à courir. Il marche.
Je franchis la ligne en 8h37’47 en 7e position homme. La délivrance !
Je signe 2 photos dédicacés à un enfant qui me les tend: du bonheur.
A l’heure du bilan, je suis très satisfait d’être aujourd’hui un 100 bornard: rêve d’enfant réalisé. Moi qui ai toujours considéré ces coureurs comme des extra terrestres, je vais devoir revoir mon jugement !
J’ai sans doute été un peu trop prudent au 2/3 de l’épreuve en levant le pieds peut être un peu trop mais honnetement je n’aurai sans doute pas pu aller au bout à 5’15 au kil et j’ai préféré assurer le coup.
Je n’avais pas préparé la distance, à coup sur il faut le faire un minima. Mais cette été, il était hors de question de tout miser sur cela surtout lorsque je regarde mes derniers résultats estivaux et que je repense que j’ai décidé ma participation il y a 2 semaines !!
Il y a aura un autre 100km à mon programme, ce sera vraisemblablement en septembre 2014 à Miliau ou à nouveau en Sologne qui sera terre du championnat de France de la distance. Cette fois, fort de ma première expérience, je serai mieux armé et préparé pour la distance. Cela dépendra en partie si je parviens à être retenu pour participer à la CCC (Courmayeur Champex Chamonix 105km) du 29 aout prochain. Même si j’ai rempli les conditions de sélection (je dispose de 3 points UTMB alors qu’il en faut même que 2), un tirage au sort attribuera 2000 dossards à une épreuve qui fait fasse à 4000 candidatures environ. Une chance sur 2 d’y être, réponse le 16 janvier date à laquelle l’organisation rendra public la liste des heureux élus.
Place à quelques jours de repos avant de se projeter sur le marathon de La Rochelle du 24 novembre.
Temps de passage:
km 5: 22’36 km 10: 24’31 km 20: 46’54 km 25: 24’05 km 30: 23’05
km 35: 24’47 km 40: 23’28 km 45: 22’45 km 50: 24’14 km 55: 24’49
km 60: 25’36 km 65: 26’28 km 70: 28’59 km 75: 29’54 km 80: 31’32 km 85: 31’46
km 90: 31’40 km 95: 30’20 km 96: 5’57 km 97: 5’38 km 98: 6’00 km 99: 5’55
photos à suivre