« Si il y avait un classement par points comme au tennis avec l’ATP, c’est sûr je serai champion d’Ile de France« . Malheureusement pour Eric Leblacher, le titre se joue sur un jour, sur une course. Une sorte de roulette russe qui ne lui a jamais souri.
Troisième du championnat d’Ile de france juniors dimanche dernier à Germigny l’éveque, le coureur de l’ESC Meaux est passé à coté du maillot à fleurs de lys, de peu mais suffisamment pour lui laisser un arrière goût de défaite. Comme en 93 pour son premier championnat régional de cyclo cross (5è) ou en 94 (8è alors qu’il partait pour remporter une médaille). Des rendez-vous ratés qui ne surprennent pas outre mesure le meldois qui s’est pourtant présenté à Germigny auréolé de 6 victoires cette saison en cyclo cross. « Avec un tel bilan on peut légitimement lorgner sur le titre explique Eric! Mais je vais finir par croire que je ne suis pas un homme de championnat, comme s’il y avait une malédiction« .
A moins que ce ne soit une question de pression, l’enjeu qui paralyse. « Tout le monde me dit que c’est parce que j’y pense trop, que je fais la course 100 fois dans ma tête avant l’heure mais ce n’est pas ça. Simplement j’ai tellement peur de me foirer qu’à l’arrivée je me foire. En fait pour que ça marche pour moi, il faudrait faire un championnat par surprise, faire la course et me dire après: « c’était le championnat voilà la médaille« .
Il a pourtant cru en son étoile jusqu’à l’avant dernier tour même si Chasseport (Enghien la barre) avait 10s d’avance. « Je n’ai pas paniqué assure Eric Leblacher, je maitrisais plus ou moins« . Mais à un tour de l’arrivée la malchance l’a torpillé. « Ma chaine a sauté en haut de la partie pédestre, se souvient notre lycéen en terminale éco, j’ai essayé de la remettre en courant mais ça n’a pas marché et j’ai laissé filer, en plus du premier, Da Silva (Aubervilliers) le futur deuxième.
En m’arretant j’ai perdu 100 mètres sur le deuxième , c’était trop et j’ai pris un coup au moral . Tout le monde avait beau me crier : « tu vas revenir , tu vas gagner ! » c’était fini.
Le Parisien (1995-12-10)