Compte-rendu

J’ai accompli avec succès une distance sur 24 heures en parcourant 649,4km (28.6 de moyenne – 4500m de dénivelé). Ce fut une belle aventure, une découverte de soi et d’une nouvelle facette du cyclisme: celui de l’ultra longue distance…
J’ai fini très fatigué mais pas exténué. J’ai par contre beaucoup souffert les 8 dernières heures d’irritation aux fesses…
Je remercie celle et ceux qui m’ont soutenu durant ses 24 heures en venant m’encourager ou en déployant des banderoles…!
Voici un compte rendu non exhaustif d’une sortie de vélo pas ordinaire…:

10h00 H-1 Je prépare mon camps de base: glacière, rechange, 1 chaise, ravitaillement. Il sera situé sur le circuit, dans le village.
11h00’00 »: Le départ est donné – Le temps est très clément mais avec un petit vent. Je décide d’opter pour un braquet souple et de passer le petit plateau sur les 2 faux plats du circuit
11h14 Le 1er tour est bouclé
12h35 La chaleur est forte, je freine mon envie de boire afin de ne pas m’arrêter ravitailler tout de suite. J’ai parcouru les 50 premiers km à 30.1 de moyenne.
Je me ravitaille en salé avec de petits sandwichs jambon-kiri, préparé le matin et mis dans mes poches de maillot
14h00 1er arrêt. Je change rapidement de socquettes.
16h00 151km parcourus. Je commence à souffrir d’irritations à l’entre-cuisse. Je me réjouis de voir des personnes m’encourager à chaque rotation et m’applaudir.
17h20 Je me déconcentre un peu et commence à douter. Mon esprit s’écarte et je songe à autre chose…
17h30 2e arrêt – Je m’offre un coca light bien frais de dans la glacière. L’irritation est gênante et je « consomme » de la pommade!
Je reprends rapidement mes esprits, je suis satisfait de mon 1er quart d’épreuve et repart rapidement non sans avoir mangé 4 tranches de pain d’épices.
19h45 3e arrêt – J’avale rapidement un riz au lait et change de gants courts
20h00 les jambes tournent très bien, pas de fatigue. L’idée de passer une nuit sur le vélo m’excite! Je bénéficie depuis peu d’une voiture suiveuse.
Un ami cycliste me retrouve sur le parcours et je lui demande de rester en retrait à hauteur de mon pédalier afin que je ne puisse pas bénéficier de son aide. Je découvre une banderole « ALLEZ BABACHE », accrochée sur le circuit. J’avoue être un peu surpris de ce petit engouement…
21h30 4e arrêt- Je prends mon gilet jaune et accroche une lampe arrière. Changement de lunettes (équipées de verres blanc) Je fais un bisou à mes enfants venus m’encourager avant d’aller se coucher. Ma fille me lance: « tu vas dormir avec ton vélo ? C’est un peu ça Lola » que je lui réponds, sous les yeux de leur maman admirative et à la fois inquiète…!
22h00 Les 11 premières heures ont été couvert à 30.1. Je ne regarde pas la distance parcourue, je ne me préocupe que du temps passé.
Un véhicule équipé d’un gyrophare me suit pour la nuit. Je suis à l’écoute de mon corps, j’ai une petite douleur à la cuisse gauche et les pieds qui chauffent. Je distingue au loin au hasard d’un énième tour, un « troupeau » de 19 sangliers et marcassins. Le soleil se couche sur Armentières en Brie, je ressens un sentiment de plénitude.
22h15 La gendarmerie nationale stoppe mon véhicule suiveur afin d’avoir l’explication du gyrophare allumé. ne souhaitant pas me stopper, elle me dit de continuer si bien que je me retrouve dans la nuit et sans éclairage…Heureusement, cela ne dure pas longtemps car Jean Claude Lambert, le conducteur, leur explique ma tentative de 24 heures et le besoin d’avoir un véhicule suiveur pour la nuit.
22h40 Des applaudissements nourrissent chaque passage dans Armentières, je pense: « les habitants doivent me prendre pour un fou ! »
23h00 12 Heures d’accomplis, mi parcours. J’ai 361km au compteur.
23h10 Quelques gouttes viennent me rafraichir, je réfléchis à prendre un k way avant de me raviser en constatant que l’orage ne dure que 5 minutes.
00h00 Le ciel s’est éclaircie et étoilé. Je contemple furtivement une étoile filante. Je m’alimente régulièrement et à intervalle régulier.
00h15 5e arrêt. Changement de cuissard et une tonne de pommade supplémentaire !
1h30 Le vent s’est levé et souffle en rafale, brisant quelques brindilles d’arbres. La nuit s’annonce difficile avec ses conditions météo.
2h30 6e arrêt, le + long des 24 heures. Il dure 16′. Je mange un riz au lait et 4 tranches de pain complet + un coca light. « Je souffle deux secondes »…
3h00 La nuit me fait perdre certains repères de vitesse car je ne vois pas la vitesse au compteur. De toute façon, la moyenne baisse naturellement avec la fatigue. J’ai 29.6.
5h00 7e arrêt.18heures d’accomplies. Je commence à en avoir plein le pot ! J’ai mal un peu partout mais le mental à toute épreuve:  » on est quand même mieux là qu’avec une jambe cassée… » dis-je à mes parents qui ont pris la relève dans la voiture suiveuse…
5h45 Le jour se lève et je pédale toujours…Je tourne en 16’20 au tour, je suis à moitié cuit mais commence à cerner que je suis en train de réaliser qqch à ne pas faire toute les semaines!
6h30 8e arrêt. D’une stratégie à 2h30, je passe à une stratégie à 1h30
8h00 9e et dernier arrêt . Changement de socquettes et de lunettes (équipées de verres solaires)
8h15 Je profite de la présence d’un ami cycliste qui m’accompagne quelques kms à hauteur du pédalier toujours.
10h10 Je suis à 28.5 de moyenne. Les jambes tournent encore proprement mais elles n’ont plus beaucoup de force.
10h50 Dernier tour de circuit, je n’aurai pas le temps de l’achever totalement. J’accélère et le fait à bloc (je me découvre encore des forces et cale compteur à 40 !) La moyenne remonte.
11h00’00 » Mon polar sonne ! 649.4km au compteur. Un comité d’accueil m’attend sur la ligne de départ et des applaudissements retentissent…

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